Une bataille à fronts renversés s'ouvre, cet après-midi, à
l'Assemblée nationale, avec le débat sur le projet de loi de révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité d'Amsterdam. Une bataille où personne ne joue sa partition naturelle. A gauche, le Premier ministre défend un accord qu'il avait dû signer, en juin 1997, sous la contrainte de Jacques Chirac. A droite, la frange antimaastrichtienne des parlementaires RPR est partagée entre l'envie de demeurer fidèle à ses convictions et la nécessité de ne pas censurer un texte voulu par le Président.
Le traité pose moins de problèmes au sein de la gauche plurielle que dans les rangs de la droite. Certes, le PCF et le MDC voteront contre la révision constitutionnelle et la ratification du traité et les Verts seulement contre la ratification. Mais, pour Matignon, c'est dans l'ordre des choses. Les divergences avaient été actées dans le contrat de départ du gouvernement pluriel.
Leadership. A droite, l'exercice, avec en toile de fond la question du leadership pour une liste commune aux européennes de juin, est plus délicat. C'est l'occasion pour elle de faire «ses travaux pratiques», a commenté, hier, Philippe Douste-Blazy, président du groupe UDF à l'Assemblée. Les libéraux centristes ont affiché leur soutien au traité. Alain Madelin l'a répété: «Nous voterons la ratification, nous voterons la modification constitutionnelle.» Pas d'états d'âme.
Au RPR, où les séguinistes doivent avaler la couleuvre sans avoir l'a