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Libération

Des mises en bouche pour entamer le débat sur le traité d'Amsterdam. A gauche comme à droite, les députés europhobes restent minoritaires.

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publié le 25 novembre 1998 à 15h07

Amsterdam est un accord européen, mais c'est aussi une auberge

espagnole. Hier, à l'Assemblée nationale, pour le premier jour de l'examen de la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité, chacun est venu avec son manger. Et à la question de savoir s'il faut modifier l'article 88.2 de la Constitution afin d'autoriser les transferts de compétence en matière de circulation des personnes, chacun a préféré mitonner sa propre tambouille. Même le gouvernement a reconnu le caractère indigeste du menu officiel: s'il convient de voter ce traité «très imparfait», c'est parce qu'il «ne contient rien qui justifierait qu'on ne le ratifie pas», a avoué le ministre aux Affaires européennes, Pierre Moscovici.

En réalité, pour le gouvernement, le sel de ce débat résidait dans la gestion de la gauche plurielle. Un risque existait: que le PCF et le MDC votent les amendements déposés par le RPR et dont Matignon ne veut pas entendre parler (Libération du 24 novembre). Au cours de deux réunions, mercredi et hier, Daniel Vaillant, ministre des Relations avec le Parlement, Elisabeth Guigou, ministre de la Justice, et Pierre Moscovici ont reçu du MDC et du PCF l'assurance que ni l'un ni l'autre ne feraient le jeu de la droite. Défendant une question préalable, Alain Bocquet, président du groupe PCF, a certes revendiqué un référendum, mais s'est gardé d'aller plus loin, se déclarant même «euroconstructif». Satisfecit d'un conseiller gouvernemental: «On a réglé cela au millimètre.»

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