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Libération

L'ANPE et les chômeurs font la jonction. Salariés et sans-emploi ont manifesté ensemble dans plusieurs villes.

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publié le 25 novembre 1998 à 15h02

Le froid tue, la grogne des agents de l'ANPE est manifeste, le

mouvement des chômeurs cherche à rebondir. Trois éléments alarmants pour le gouvernement, qui redoute plus que tout la montée, comme l'année dernière, d'un mouvement social. Jusqu'ici, les passerelles entre agents de l'ANPE et chômeurs, plutôt habitués à se retrouver face-à-face, étaient nulles. Hier, ils ont, chose rarissime, manifesté ensemble en quelques endroits. Une agence de Montreuil a ainsi été fermée et occupée par ses salariés avec le renfort de militants d'AC! La veille, c'est une agence de Nancy qui a reçu la visite de comités de chômeurs CGT. «Si on s'y prend bien, le courant peut passer», assure François Dessanti, leader des comités CGT. «Nous avons déjà eu des rencontres communes. La solidarité est possible», affirme de son côté Claire Villiers. Cette dernière est d'autant mieux placée pour espérer opérer une jonction qu'elle est à la fois représentante de la CFDT-ANPE et l'une des militantes les plus actives d'AC! Agents de l'ANPE et chômeurs peuvent-ils faire mouvement ensemble? A priori, les revendications des uns et des autres n'ont rien à voir. Lundi, la grève lancée dans les ANPE par cinq syn-dicats (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC), a été suivie par près de 40% des salariés selon la direction, avant d'être reconduite, hier, en Ile-de-France. Motifs: plus d'effectifs, mise en place des 35 heures et garantie de leur retraite (75% du revenu) valable jusqu'au 30 juin 1999. Toutes choses contenues