Que les «commentateurs» se calment, que les Français se rassurent"
Lionel Jospin n'est pas homme à mollir. C'est en somme ce qu'il est venu expliquer pendant une demi-heure hier sur France Info. Alors que la presse avait ces derniers jours mis l'accent sur l'effritement dans les sondages, les hésitations du gouvernement, les grèves ou encore l'interminable dossier des sans-papiers et ses effets déstabilisants sur la gauche plurielle, le chef du gouvernement a estimé que, plus que ses faiblesses, c'est son succès qui agace: «Il faudrait que les observateurs acceptent qu'au bout de dix-huit mois le gouvernement puisse avoir le soutien de l'opinion. Le peuple juge. On n'est pas obligé de le pousser à avoir une vision négative. L'impatience est du côté des commentateurs. Les Français comprennent bien les difficultés réelles.» Et ce malgré un léger recul de 2 points de sa cote de popularité, qui le place à 61% de bonnes opinions, à égalité avec Jacques Chirac (1).
Quinze ans de malheurs. Jospin a donc ressorti un discours des plus rodés. Tout ce qui lui a été donné à commenter n'est venu qu'en renfort de son argumentaire. Que des gens meurent de froid en pleine rue la nuit le conforte dans son choix de combattre «le libéralisme et le chacun pour soi, idées dominantes des dix ou quinze dernières années, où l'efficacité économique était construite sur l'affaissement de nos protections sociales». Quinze dernières années, dont douze sous le règne de François Mitterrand" Mais passons,