Les eurosceptiques ont lancé, hier, leur baroud d'honneur lors du
bouclage de l'examen du projet de révision de la Constitution, préalable à la ratification du traité d'Amsterdam. Peu nombreux, ils étaient bien tous là, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, à s'envoyer des «Bravos!» par dessus les travées de gauche et de droite. Pour mieux les enfoncer, la garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, et le ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici, ne se sont pas privés de citer Hervé de Charette. La veille, le principal orateur de l'UDF, avait défendu le traité, tirant à boulets rouges contre l'amendement déposé par le RPR et DL réclamant que le passage à la majorité qualifiée soit soumis dans cinq ans à l'aval d'une loi organique (qui nécessite un vote conforme du Sénat et de l'Assemblée), référendaire ou simple.
De Gaulle en renfort. Avant de discuter les amendements, les députés ont rejeté la motion de renvoi en commission déposée par Jean-Jacques Guillet (RPR, Hauts-de-Seine). Bras droit de Charles Pasqua, il n'a pas manqué de tonner contre le traité de Maastricht avant de s'en prendre, sans le nommer, à Philippe Séguin et aux «compagnons» qui se rangent sous la bannière d'Amsterdam: «Que l'on ne nous berce pas avec des déclarations hypocrites sur ["] la fidélité à la vision du général De Gaulle pour mieux habiller la construction à marche forcée d'un super-Etat supranational qu'il rejetait au nom d'un principe simple, celui des réalités que sont les peuples, que so