Encore un texte mal ficelé pour les députés. A trois semaines du
débat sur la réforme de l'audiovisuel public à l'Assemblée, le projet de loi concocté par la ministre de la Culture et de la Communication, Catherine Trautmann, continue à susciter la défiance d'une large partie de la majorité plurielle, Verts en tête. A travers l'un des points clés de la réforme la diminution de la publicité sur France 2 et France 3 nombre de parlementaires ont le sentiment de faire un «cadeau» aux chaînes privées. Ils s'inquiètent aussi de la pérennisation des mécanismes de compensation budgétaires destinés à contrebalancer un manque à gagner pour les chaî-nes publiques évalué à 2,25 milliards de francs. Ayant flairé l'avis de tempête, le gouvernement cherche à verrouiller en catastrophe un texte présenté comme l'une des «grandes réformes de gauche de la mandature».
Rafale. Mardi, lors de la réunion hebdomadaire du groupe PS, une quarantaine de députés a auditionné Catherine Trautmann. L'ambiance était au scepticisme et à l'inquiétude. Au delà des intentions de la réforme, jugées plutôt «bonnes», les députés n'ont pas manqué de pointer les failles du projet de loi. Les anciens ministres de la Communication et de la Culture, Catherine Tasca et Jack Lang, ont été «cinglants», selon un participant. «Personne n'y croit vraiment», confiait un autre à la sortie d'une réunion où la ministre a dû faire face à une rafale d'interrogations et demandes de précision. Elles portent sur trois points qui a