Insensiblement, sous la pression conjuguée d'un «appareil» frileux
et d'un Daniel Cohn-Bendit bulldozer, Robert Hue a infléchi l'approche du PCF sur les sans-papiers. La position officielle en gros, régularisation pour tous ceux qui le demandent est devenue, la semaine dernière, examen au cas par cas. Face à cette révision, Guy Hermier, député des Bouches-du-Rhône et animateur des refondateurs au sein du PCF, très en pointe dans la bataille pour les sans-papiers, a demandé hier, devant le groupe communiste de l'Assemblée, un débat «pour se fixer une ligne de conduite». Place du Colonel-Fabien, on ne nie pas que les communistes «ne sont pas tous au diapason». «On peut y voir des dissonances», avoue-t-on.
Lignes multiples. La «doctrine» communiste sur l'immigration a été largement inspirée par un groupe de travail animé par Serge Guichard. Le responsable communiste n'a pas hésité pas à demander l'attribution de la carte de séjour de dix ans aux sans-papiers, comme le rappelle l'Humanité du 6 novembre. Une ligne qu'il n'est pas seul à tenir. Didier Niel, secrétaire confédéral de la CGT et responsable de son secteur immigration, «ne voit pas d'autre solution» que la régularisation des quelque 60 000 sans-papiers sur le carreau. «Tout le monde est sur des positions presque personnelles», reconnaît Patrick Braouezec, député-maire de Saint-Denis, fervent défenseur de la cause des sans-papiers. Mais au moins, les choses semblaient claires.
En déboulant sur la scène politique, Danie