On le croyait définitivement enterré, voilà qu'il resurgit. Le
gouvernement s'est finalement résolu à programmer un grand débat sur l'énergie à l'Assemblée nationale, malgré les risques de clash que l'opération comporte. Courageux, mais pas téméraire. Ce sera un débat a minima, qui ne risque pas de faire exploser la majorité plurielle. Le 21 janvier, les députés auront quelques heures pour débattre de l'avenir du parc nucléaire, des indécrottables problèmes de stockage des déchets et de l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence, mais ils n'auront pas l'occasion de sanctionner par un vote ces discussions qui s'annoncent animées. C'est un débat purement gratuit, dont le gouvernement espère qu'il coupera l'herbe sous les pieds du vert Daniel Cohn-Bendit, et d'un parti Vert ragaillardi par la décision du chancelier Gerhard Schröder de sortir progressivement l'Allemagne du nucléaire.
Cette absence de vote est déjà contestée par certaines composantes de la majorité plurielle. «Faire un débat pour simplement entendre proclamer les vertus du nucléaire par une majorité de députés afin de contrer les écolos, cela n'a pas d'intérêt», proteste Denis Baupin, porte-parole des Verts et ex-conseiller de Dominique Voynet (lire encadré). «On est pour l'idée d'un débat sur l'énergie, mais pas dans le vide.» Même réaction à la fédération CGT de l'énergie, qui réclamait avec insistance qu'un débat se tienne avant l'entrée en application, le 19 février, de la loi sur l'ouverture du m