Les socialistes grattent là où ça démange l'opposition. Alors que
Charles Millon tente aujourd'hui de faire annuler le report du débat budgétaire de la région Rhône-Alpes à janvier 1999, décidé contre son gré la semaine dernière par une coalition d'élus gauche-droite vent debout contre toute alliance avec le FN, François Hollande fait monter la pression. Dimanche, le premier secrétaire du PS a exhorté, une fois de plus, le RPR et l'UDF à profiter des débats sur les budgets régionaux pour «renverser» les présidents élus avec les voix du FN en Rhône-Alpes, Picardie, Bourgogne et Languedoc-Roussillon. Quitte à laisser ensuite la droite républicaine diriger ces exécutifs. Avant même de faire sa proposition, le premier secrétaire du PS, bon prince, connaissait la réponse.
La veille, devant le bureau politique du RPR, Philippe Séguin avait recommandé aux responsables gaullistes de ne pas «tomber dans le piège de ceux qui nous invitent à nous rallier à la stratégie d'arc républicain, c'est-à-dire à nous allier aux socialistes. Il ne s'agit pas de substituer une confusion à une autre. Il ne s'agit pas de brouiller les cartes, pour le plus grand bonheur du FN, qui rêve de nous voir accréditer l'idée que majorité et opposition, c'est blanc bonnet et bonnet blanc».
Double refus. Le RPR n'entend pas déroger à cette ligne. Répondant à François Hollande, Nicolas Dupont-Aignan, secrétaire national aux fédérations, se borne à constater: «Il nous prend pour plus cons qu'on n'est.» Bras droit de