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Libération

Retour sur le vote de samedi au mémorial d'Izieu. «Charles Millon, nous sommes contraints de vous exclure».

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publié le 27 novembre 1998 à 15h15

Samedi 21 novembre, réunie en assemblée générale extraordinaire,

l'Association du musée mémorial d'Izieu (Ain), qui perpétue la mémoire de quarante-quatre enfants juifs et sept adultes raflés par la Gestapo en 1944 et exterminés à Auschwitz, décidait, à la quasi-unanimité, d'exclure de ses rangs Charles Millon. Jusque-là membre de droit de l'association en tant que président du conseil régional Rhône-Alpes, celui qui s'est allié avec le FN pour sauver son fauteuil essuyait, là, un nouveau coup dur. Enquête sur un huis clos.

Lorsqu'il entre par une porte dérobée, samedi dernier, dans la salle du musée mémorial d'Izieu, Charles Millon espère encore mais n'y croit plus guère. A l'ordre du jour de l'assemblée générale extraordinaire de l'association, un débat à huis clos, suivi d'un vote, sur son exclusion. Dès fin avril, un mois après sa réélection grâce à l'appui du FN, le conseil d'administration a engagé une procédure d'exclusion.

Au printemps, Millon ne voyait dans cette menace que la volonté d'une «minorité». Le 25 mai, il écrivait au président de l'association, Bernard Latarjet: «Je ne souhaite pas mêler la polémique politicienne et le devoir de mémoire. Je respecte la position de ceux qui contestent mon choix mais je regrette que vous ne m'ayez pas entendu.» Incompatibilité. Le lundi 16 novembre, Bernard Latarjet et Roland Rappaport, membres du conseil d'administration, se rendent à quelques kilomètres d'Izieu, à Belley, commune de l'Ain dont Millon est le maire. L'ancie