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Interview

Bayrou «Giscard s'impose à tous par sa vision»

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Bayrou commente la fusion de l'UDF et les européennes
publié le 28 novembre 1998 à 14h14

L'UDF fusionne. Ce week-end à Lille, les composantes de la confédération fondée par Valéry Giscard d'Estaing en 1978 accepteront de se rassembler en un seul parti. Mais la victoire est amère pour son président François Bayrou. Cette unification s'est faite au prix du départ des libéraux d'Alain Madelin au printemps dernier. Désormais patron du «parti du centre» qu'il appelait de ses voeux au lendemain de la crise des régionales, Bayrou doit trouver encore un projet. Et une stratégie. Vous vous réjouissez d'avoir réussi à fusionner l'UDF, mais, en l'absence de Démocratie libérale de Madelin, qui était le parti le plus important de la confédération, ne s'agit-il pas en fait d'une fusion au rabais?

La France a besoin d'une formation politique centrale et d'une vision politique nouvelle. Voilà l'essentiel. Certains croient à la droite toujours plus à droite et à l'ultralibéralisme, c'est leur choix. Nous croyons au contraire qu'il faut un projet rassembleur. Après la multiplication des alternances, les promesses déçues d'un bord et de l'autre, le dogmatisme et la polémique ont montré leurs limites. En réalité, il faut désormais concilier dans un projet nouveau des valeurs autrefois opposées. L'efficacité, l'autorité, l'ordre, sont des valeurs de droite: elles sont nécessaires. La justice sociale est dite de gauche: elle est indispensable. Quant au libéralisme, il est partout. Strauss-Kahn est-il beaucoup moins libéral que Madelin? Ce n'est plus un discriminant. Le projet nouveau,