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Libération

Tabac: les fabricants de mèche avec Bercy. 5% de hausse moyenne en janvier.

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publié le 28 novembre 1998 à 15h21

Les fumeurs en sont pour leurs frais. Dans la nuit de jeudi à

vendredi, les députés ont, à la demande de Bernard Kouchner, supprimé l'augmentation des taxes sur le tabac instaurées lors de la première lecture du projet de loi de finances sur la Sécurité sociale. Mais le secrétaire d'Etat à la Santé avait ce qu'il fallait en magasin pour transformer cet apparent recul en victoire pour son ministère: car le prix du tabac augmentera bien, comme il le souhaitait, de 5% en moyenne à partir de janvier. Guerre des prix. A Bercy, on respire. En décidant, le 29 octobre, de relever le «droit de consommation» des cigarettes (principale taxe pesant sur le tabac) de 58,3% à 59,9%, les députés, à l'époque soutenus par Kouchner, avaient placé le ministère des Finances dans une situation délicate. Difficile de retoquer un amendement pris au nom de la santé publique. Mais en rester là pouvait se révéler budgétairement désastreux: irrités par les hausses successives de la fiscalité sur le tabac, les grands distributeurs menaçaient de lancer une guerre des prix en cas de nouvelle hausse de la pression fiscale. Or, 76% du prix d'un paquet de cigarettes atterrissant dans les caisses de l'Etat, toute baisse du prix se traduit mécaniquement par un manque à gagner important. Pour sortir de l'impasse, le gouvernement a élaboré un dispositif complexe. Plutôt que d'augmenter le «droit de consommation», il en modifiera la structure la semaine prochaine dans le cadre du collectif budgétaire. La partie