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Libération

L' UDF nouvelle s'unit en cassant du Séguin.Le gaulliste, tête de liste aux européennes? Le niet des centristes.

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publié le 30 novembre 1998 à 15h23

Lille envoyée spéciale

A l'UDF, les occasions de se faire plaisir sont plutôt rares. Alors ce week-end, la fusion entre Force démocrate et trois fois rien (Adhérents directs, libéraux du Pril et Parti populaire pour la démocratie française) en un parti unifié a regonflé le moral des troupes. «Un cap historique», s'est extasié François Bayrou, leur président. «Un moment de grâce dans la vie publique», s'est laissé aller son prédécesseur François Léotard. L'ennemi commun. Mais l'enthousiasme ne fait pas tout. Et à défaut d'avoir un véritable projet politique, les UDF rassemblés ont préféré s'acharner sur un ennemi commun: le président du RPR Philippe Séguin, pressenti pour être tête de liste de la droite aux européennes.

Car ils en ont gros sur la patate: marre de voir le RPR les prendre pour des zéros et Alain Madelin essayer de les marginaliser dans l'Alliance. Samedi et dimanche à Lille, la rancoeur des humiliés s'est lâchée. «Un chef de file, ça se choisit ensemble», s'est exclamé François Bayrou à propos des européennes de juin prochain. Avant de menacer: «Et si nous n'avons pas les mêmes idées que nos partenaires de l'opposition sur l'Europe, quelle honte y aurait-il» à faire une deuxième liste? Un geste à l'attention d'une base inquiète pour son avenir. Le président de la nouvelle UDF sait que le «nouveau chemin» qu'il entend tracer pourrait finir en cul-de-sac si son parti ne trouve pas une issue honorable au scrutin de juin. C'est l'identité du centre qui est en jeu a