Menu
Libération
Interview

Le président de la Cnam prône un droit de regard sur les médecins. «Le système Sécu où tout était une immense marmite, c'est fini»

Article réservé aux abonnés
publié le 2 décembre 1998 à 18h18

La loi sur le financement de la sécurité sociale est bouclée. Mais

pour l'heure, seuls les médecins généralistes ont accepté de passer aux travaux pratiques en signant une convention avec la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam). Les syndicats représentant les spécialistes, eux, campent toujours sur leur position hostile à toute idée de pénalités en cas de dérapage des dépenses de santé. La Confédération des hôpitaux généraux appelle, de son côté, à une grève des soins non urgents aujourd'hui pour protester contre le manque d'effectifs, et les autres syndicats, comme la Coordination médicale hospitalière, à une journée d'action. Les hôpitaux psychiatriques en région parisienne sont particulièrement mobilisés. Entretien avec Jean-Marie Spaeth, président (CFDT) de la Cnam. Vous êtiez favorable au Plan Juppé, favorable aujourd'hui aux mesures Aubry. Vous n'avez pas l'impression de faire du surplace?

Toute réforme a une lenteur, une inertie, mais on voit bien qu'elle est nécessaire. On ne modifie pas en deux ans ce qui a été fait en plusieurs décennies. La Sécu a permis de construire un système de soins moderne mais sans organisation, sans régulation. Depuis les ordonnances de Juppé en 1996, les choses ont bougé beaucoup plus qu'il n'y paraît. Nous ne sommes plus dans un pays de béatitude avec le meilleur système du monde: il y a eu une prise de conscience. La réforme a été ratifiée par deux majorités successives, je n'en connais pas beaucoup d'autres. Mais aujourd'hui com