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Libération

Rumeurs et humeurs autour du Pacs. Mêmes acteurs, mêmes arguments, le débat a repris hier.

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publié le 2 décembre 1998 à 18h20

Une heure avant le début du débat, Charles-Amédée de Courson

s'excuse. «Je suis désolé de faire le rabat-joie.» Le député UDF de la Marne a de bons tuyaux: il sait que le Pacs ne verra «jamais» le jour. «Ils le savent aussi à gauche. D'éminents socialistes, occupant de grandes fonctions dans cette Assemblée, m'ont assuré que le texte ne passera pas la rampe du Conseil constitutionnel.» Maurice Leroy (UDF) affiche la même tristesse: «La preuve est en train d'être faite qu'il n'y a pas de place ici pour les initiatives parlementaires. Le Pacs est fichu.» Selon certains députés socialistes déprimés, la mort de ce texte est programmée. Ils imaginent déjà la défense du gouvernement: «On a fait ce qu'on a pu, mais, une fois de plus, le Conseil constitutionnel s'oppose à l'évolution de la société.» Le matin, sur les ondes d'Europe 1, la gaulliste Roselyne Bachelot, ardente promotrice du Pacs, a laissé entendre que le Pacs était mort. «J'ai juste dit qu'il avait du plomb dans l'aile. La conviction de Lionel Jospin me paraissant faible, je craignais qu'il ne profite de la flibusterie de l'opposition pour enterrer le texte.» Mais elle reste persuadée que l'opinion publique, de plus en plus mobilisée, empêchera cette «lâcheté».

«Snobisme gauche caviar». Les rapporteurs de la proposition, qui ont eu vent, eux aussi, de la «rumeur», restent de marbre: «Pour le gouvernement, c'est le chemin de croix, reconnaît Jean-Pierre Michel (MDC, Haute-Saône), et il y a un certain flottement dans la m