Les européennes, marchepied pour la présidentielle. Ce constat,
Jacques Chirac l'a tiré depuis belle lurette. Et, pour battre campagne, toutes les occasions sont bonnes. Aujourd'hui, à l'issue du sommet franco-britannique de Saint-Malo, le chef de l'Etat doit intervenir devant le conseil régional de Bretagne. Puis il rencontrera des militants RPR à l'aéroport de Rennes. Cette escapade ressemble fort, en plus institutionnel, à celle qui a suivi, le 21 novembre, le sommet franco-espagnol de La Rochelle. Ce jour-là, une douzaine d'élus de droite de Poitou-Charentes l'invitent à déjeuner à Brouage (Charente-Maritime). Au cours du repas, Jacques Chirac, qui fait attention à ne pas égratigner Lionel Jospin, insiste sur la nécessité d'une liste d'union de l'opposition derrière Philippe Séguin, le seul, selon lui, à pouvoir limiter les dégâts provoqués par le tandem Pasqua-Villiers.
«Meeting». Sans prendre de gants, il aborde les questions de tactique électorale. Et double la mise en parlant de la nécessité d'«union» derrière lui, clé de «la victoire future». En guise de sous-titre, il ajoute: «Je vais prendre prochainement une initiative.» Laquelle? «Probablement un grand discours fondateur pour baliser un peu l'avenir», assure un participant. Le café bu, le chef de l'Etat se rend à la Grange aux Vivres, au coeur de la bourgade charentaise, où l'attendent 400 à 500 militants. Pendant un quart d'heure, le chef de l'Etat reprend les mêmes thèmes, avant d'aller au contact, les deux m