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Libération

Les chomeurs créent la surprise, un an après. Grosse manifestation à Marseille, occupations symboliques ailleurs.

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publié le 4 décembre 1998 à 18h31

L'épine est toujours enfoncée dans le pied de Lionel Jospin. Pour

fêter le premier anniversaire de leur mouvement, qui avait contraint le gouvernement à débloquer un milliard de francs d'urgence, les chômeurs ont renouvelé, hier, leurs opérations-surprises. A l'appel des comités CGT et avec le soutien du collectif AC! (Agir ensemble contre le chômage), des milliers de personnes, 10 000 selon la police, 25 000 pour les organisateurs, ont manifesté à Marseille, avant de forcer les portes de six antennes Assedic, sur les huit que comptent les Bouches-du-Rhône (lire ci-dessous). Comme l'an dernier, Marseille est donc à la pointe du mouvement, et, comme l'an dernier, les manifestants réclament une «prime de Noël» de 3 000 francs. Mais, cette fois, l'irruption est forte: l'an passé, le mouvement avait commencé en décembre par des occupations d'Assedic avant de se propager sur tout le territoire. Cette année, il commence plus tôt et avec une ampleur surprenante. «Vu le nombre de tracts que l'on a vu passer, il fallait peut-être s'y attendre. Mais là, c'est violent. Il ne faudrait pas que cela se généralise», soupire-t-on à l'Unedic, régime d'assurance chômage qui gère le réseau des Assedic. Certes, depuis quelques semaines, des opérations sporadiques avaient déjà eu lieu. Mais à petites doses. Tant bien que mal, à coups de réunions régulières, les associations de chômeurs ont réussi à se mettre d'accord sur des actions communes chaque 1er du mois. Mais sans véritable unité. D'où l'