Les «consignes» ont été distribuées à des centaines d'exemplaires. A
deux reprises en cinq mois, sur papier à en-tête, les organisations patronales Medef (ex-CNPF) et CGPME (Confédération générale des PME) ont envoyé leurs directives concernant les 35 heures dans les organismes sociaux, un vaste secteur qui emploie près de 250 000 salariés. La première salve est partie début juillet: «Le CNPF demande aux mandataires patronaux qui siègent dans les instances de gestion des organismes paritaires (caisses de Sécurité sociale, Unedic, Assedic, caisses de retraite complémentaire, Apec, organismes collecteurs des fonds de la formation professionnelle, organismes collecteurs du 1% logement") de s'opposer à la mise en oeuvre anticipée de toute réduction du temps de travail du personnel ["] Il est bien entendu exclu que ces organismes fassent appel aux aides publiques de quelque nature que ce soit.» Un message explicite signé Georges Jollès, responsable des affaires sociales du Medef, et vice-président de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam). Insuffisant, pourtant. En novembre, une deuxième série de missives, quasi identique, est envoyée. Le 2, sous l'intitulé «consignes aux mandataires ["] sur l'application de la loi sur les 35 heures», Pierre Gilson, vice-président de la CGPME, reprécise sa «position»: «Pas d'application anticipée de la réduction légale hebdomadaire ["], pas de recours au dispositif financier de l'Etat.» Le CNPF, devenu le Medef (Mouvement des entreprises