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Libération

Cadeau de Noël pour la droite. La division du Front national fait ses affaires.

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publié le 8 décembre 1998 à 18h58

Il y a des petits cadeaux de Noël qui ne se refusent pas. La droite

savoure les marrons glacés échangés au Front national. Surtout le RPR qui, après l'éclatement de l'UDF, les difficultés de Jospin et la remise en selle de Chirac, n'en espérait pas tant. «Tout ça est très bon. Mais il ne faut surtout pas se mêler des histoires du FN si on veut éviter qu'il se ressoude», estime un très proche du chef de l'Etat. Idem pour Renaud Muselier, député des Bouches-du-Rhône, qui plagie une formule de Séguin: «Ne secouons pas le flipper pendant qu'on fait des points.» «C'est une bonne nouvelle et nous n'y sommes pas pour rien. Quand la droite affiche ses valeurs, il n'y a plus d'espace pour l'extrême droite», se satisfait Pierre Lellouche, député de Paris. Même contentement côté centriste pour Philippe Douste-Blazy, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale: «Ce qui se passe au FN montre que la ligne de fermeté de l'opposition à leur égard a été la bonne. Le Pen voulait nous diviser. Résultat, neuf mois après, nous sommes renforcés et eux sont en train d'imploser.» Vive les divisions! Jusqu'à présent, les lepénistes attiraient les déçus de la droite. Celle-ci rêve maintenant d'inverser la tendance et de récupérer les brebis égarées. «Les divisions au FN sont une bonne nouvelle, estime l'entourage de François Bayrou, président de l'UDF, car elles vont jeter le trouble dans un électorat hétérogène qui ne tenait jusque-là que par l'équation personnelle de Jean-Marie Le Pen.» Claude