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Libération

Chirac panse les plaies de Dumas. Le chef de l'Etat plaide en faveur de la présomption d'innocence.

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publié le 8 décembre 1998 à 18h59

Assis au premier rang, il a bu du petit-lait. Roland Dumas,

président du Conseil constitutionnel, mis en examen dans le cadre de l'affaire Elf, a visiblement goûté le vibrant plaidoyer de Jacques Chirac, hier, en faveur de la présomption d'innocence, «quotidiennement bafouée». Intervenant à l'occasion du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, à l'Unesco (lire pages 12 à 14), le Président s'est interrogé: «Combien de personnes ["] seront-elles reconnues innocentes par des décisions qui n'effaceront pas les immenses préjudices subis dans leur être et dans leur vie familiale? Rétablir le principe de la présomption d'innocence est l'un des objectifs essentiels de la réforme de la justice que je veux réaliser avec le gouvernement.» Ce n'est pas la première fois que le chef de l'Etat paraît ainsi voler au secours de l'ex-ministre des Affaires étrangères. A l'issue d'une visite à l'Elysée en mars, ce dernier avait pu se targuer du soutien de Chirac, attaché à la présomption d'innocence applicable à «tout citoyen».

Les propos du chef de l'Etat interviennent à peine une semaine après une escarmouche de cohabitation à propos de la réforme de la justice. Si, sur le contenu des projets, il y a accord entre le gouvernement et Chirac, il y a divergence sur le calendrier de leur adoption. La garde des Sceaux ne veut voir débattu au Parlement le texte sur la présomption d'innocence qu'une fois ratifiée par le Congrès la révision constitutionnelle nécessaire à l