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Libération

Querelle de famille plurielle sur le Pacs. L'extension aux fratries est adoptée, après un débat qui a délecté la droite.

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publié le 9 décembre 1998 à 19h07

Tel le troupeau reniflant l'étable, les députés ont décidé hier

d'accélérer le train du débat sur le Pacs. La droite était pressée d'assister au spectacle d'une gauche se divisant. Raymond Forni, le président de séance: «Il ne faudrait pas que l'oeuvre originale tombe dans la série B. De toute façon, nous terminerons le débat.» Mais en passant par la case fratrie.

L'article 10 dispose qu'un frère et une soeur, sans avoir à signer un Pacs, peuvent bénéficier de certains de ses avantages, l'imposition commune notamment. «Nous arrivons au sommet de l'incohérence de ce texte, attaque Christine Boutin (UDF, Yvelines). Le gouvernement n'a eu de cesse de masquer le véritable enjeu posé par la communauté homosexuelle. Il a d'abord fait appel aux concubins hétérosexuels, mais s'est aperçu qu'ils n'étaient pas intéressés. Alors, merveille, pour cacher ça, on a trouvé les frères et soeurs. Messieurs de la gauche plurielle, je vous laisse à vos propres incohérences.» Ils ont déjà le nez dedans. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS, a regagné en hâte l'hémicycle et fait le tour des popotes. Le matin même, en réunion du groupe, l'affaire a été expédiée en dix secondes: les socialistes maintiennent les fratries en première lecture, et n'y renonceront qu'en deuxième. Disent-ils" Ils n'ont pas retenu l'ouverture envisagée par le ministère de la Justice: le retrait de l'article contre la promesse d'aborder la question dans les prochaines lois fiscales. Envers et contre tous.

«Interdit de l'