Le lobby du nucléaire a remporté une victoire sans équivoque sur la
question des déchets, talon d'Achille de la filière. Hier soir vers 21 h, Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie et des Finances a annoncé, à la sortie d'une réunion interministérielle qui a duré deux heures de plus que prévu, l'implantation de deux laboratoires souterrains d'étude du stockage des déchets radioactifs. L'un à Bure dans la Meuse et l'autre dans un terrain granitique à rechercher. Le site granitique de la Vienne, à la géologie fracturée, a en effet été jugé inapte par le gouvernement qui a suivi l'avis de la direction de la sûreté nucléaire et des scientifiques de la Commission nationale d'évaluation. Par ailleurs, le gouvernement a annoncé qu'il «envisageait» un entreposage de déchets radioactifs «en sub-surface» (à moins de 20 mètres de la surface) «dans le Gard, après vérification scientifique». Ces décisions ont été soigneusement enrobées. Ainsi la «réversibilité» du stockage, c'est-à-dire la possibilité d'aller récupérer à tout moment les colis radioactifs, a été «affirmée». Une revendication des Verts. De quoi mettre un peu de baume au coeur de la ministre de l'Environnement et lui permettre d'affirmer que les «accords Verts-PS sont respectés». N'empêche que le scepticisme était au bout du sourire de Dominque Voynet qui a déclaré s'être sentie «tout le temps en porte à faux» au cours de cette réunion: «Ce sont des propositions équilibrées qui suscitent chez moi le scepticisme lié à