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Libération

La bataille au sommet du Front national s'envenime

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Mégret-Le Pen: un homme de trop. A peine Mégret avait-il réclamé un congrès que le président du FN le suspendait de ses fonctions de délégué général.
publié le 10 décembre 1998 à 18h09

L'endroit avait été tenu secret jusqu'au dernier moment. C'est finalement un hôtel cossu du VIIIe arrondissement de Paris, à deux pas des Champs-Elysées, qui accueille le retour sur scène de Bruno Mégret, silencieux depuis le houleux conseil national du Front national de samedi. A 15 heures précises, fendant la nuée des dizaines de journalistes français et étrangers, ce passionné de Bonaparte, surnommé «Nabot-Léon» par ses ennemis lepénistes, pénètre dans le salon Empire et s'installe sur une estrade décorée des flammes tricolores du FN. Légaliste. D'une voix forte et solennelle, il lit une brève déclaration (lire ci-contre): «La situation au Front national est grave.» Le délégué général se rallie sans surprise à la proposition d'un congrès anticipé lancée par Serge Martinez, lundi soir, et exhorte les militants à le suivre. Légaliste en diable, il n'a de cesse de se référer aux statuts du parti, et au fameux article 24 qui prévoit un congrès extraordinaire si 20% des adhérents le réclament. Le «maire consort» de Vitrolles reprend le rôle de victime qu'il tient depuis des mois ­ «Je continuerai à ne pas répondre aux attaques» ­, se fait unitaire pour deux ­ «Vous ne m'entendrez rien dire de négatif contre quelque personnalité du FN, à commencer par son président» ­, mais demeure inflexible ­ «Jean-Marie Le Pen ne peut pas s'y opposer. (...) Ce congrès aura lieu.» Séditieux, il juge que toutes les exclusions prononcées par Le Pen «n'ont aucun sens» et il réclame un «congrès d