La querelle de pouvoir vire à l'histoire de gros sous. A l'approche
d'un probable divorce, la répartition des biens entre lepénistes et mégrétistes promet d'être délicate. Interrogé hier matin sur France Inter, Le Pen a accusé Mégret de «mener depuis plusieurs mois, peut-être même plus, une action de subversion, de séduction et d'intrigue auprès des élus grâce à un organisme qui s'appelle l'Institut de formation nationale (IFN), qui est assez bien doté financièrement et qui permet d'inviter les gens dans les grands hôtels et de leur offrir à dîner».
Manne. Association loi 1901 créée en 1989, l'IFN, qui forme cadres et élus du parti, fut domicilié dans l'appartement parisien de Mégret, puis transféré au siège du FN en 1995. Entièrement aux mains des fidèles de l'ex-délégué général, parmi lesquels le directeur, Philippe Colombani, cet organisme a obtenu l'agrément de la Direction générale des collectivités locales (DGCL) en 1994 et bénéficie donc de l'aide des collectivités locales pour financer ses stages. De quoi afficher, par exemple, un bénéfice de 758 820,27 F en 1995. Une manne avec laquelle Mégret aurait, selon les lepénistes, fait fructifier son prestige interne. Le secrétaire général, Bruno Gollnisch, a d'ailleurs annoncé que l'épuration mégrétiste menée au «Paquebot», surnom du siège du FN, à Saint-Cloud, l'avait conduit à «prendre un certain nombre de mesures conservatoires». Ainsi, un fax suspendant l'autonomie financière des fédérations a été transmis aux banques p