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Libération

Millon repartau front. Invalidé, il se représente à la tête de Rhône-Alpes.

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publié le 11 décembre 1998 à 19h21

Lyon, envoyé spécial.

Mâchoires serrées, visage fermé, Charles Millon entre dans la salle du conseil de la région Rhône-Alpes ­ son conseil, mais pour combien de temps encore? «Je suis de nouveau candidat à la présidence du conseil régional», annonce-t-il dans un brève déclaration solennelle. Il en profite pour décliner un nouvel argument pro domo, un rien alambiqué: «En considérant que l'échange de quelques secondes intervenu (entre Millon et Bruno Gollnisch, ndlr) lors de la séance du 20 mars a influé sur le résultat du scrutin, le Conseil d'Etat vient de confirmer de façon éclatante ce que j'ai toujours dit, parce que c'était la vérité: aucun accord préalable avec quiconque n'a été conclu avant l'élection du 20 mars.» Sic. Son service de presse vient de faire distribuer un document listant les décisions de l'assemblée régionale et intitulé: «Du 20 mars 1998 au 30 novembre 1998, la région fonctionne.»

Parallélisme. Faire comme si, poursuivre jusqu'au bout la fiction d'une présidence normale, s'enfoncer dans son rôle de martyr des états-majors parisiens" C'est une stratégie d'isolement accru qu'a adoptée le président de la région Rhône-Alpes au lendemain de l'annulation de son élection par le Conseil d'Etat. Curieux parallélisme avec l'enfermement progressif de Jean-Marie Le Pen, dont Millon reprend désormais ouvertement le vocabulaire: «Ma démarche a été dénaturée et diabolisée», se plaint-il. Non seulement il n'est pas question pour lui de profiter de la porte de sortie off