Aix-en-Provence, envoyé spécial.
Militer au Front, aujourd'hui, ça vous fiche un sacré mal de tête. Prenez l'assemblée générale, mercredi soir à Aix-en-Provence. Entre un Mégret qui se présente en «victime» et assure qu'un congrès extraordinaire aura lieu en janvier et un Gollnisch qui explique que le petit brun assis à côté de lui est un comploteur, difficile de s'y retrouver. Les 400 adhérents présents, en majorité mégrétistes, en sont ressortis avec un gros coup au moral.
Car le mouvement est devenu schizophrénique. Version une: «Tout va très bien!», assure un type qui sort en chantonnant. Un autre, angélique: «Il n'y a rien entre Mégret et Le Pen; rien qu'un amour profond de la France, entre frères. Bon, d'accord, y a un problème, mais tout problème a sa solution. Bruno Mégret nous a dit qu'il n'y a qu'un chef, c'est Bruno" euh" Jean-Marie Le Pen.» Version deux: «On ne s'en relèvera pas. C'est très malsain. La division complète, un gros malaise, un gros gâchis», affirme André, «artiste». Heureusement, un membre du DPS, les gros bras de Le Pen, corrige son propos: «Çui-là, on l'a jamais vu aux réunions.» Huis clos. Donc, la soirée se passe ainsi: Maurice Gros, l'ancien secrétaire fédéral des Bouches-du-Rhône, parle, pour introniser son successeur Jean-Jacques Susini, qui parle aussi, puis Mégret l'ouvre, Gollnisch la ferme (la séance), mais Mégret la rouvre. Le tout à huis clos.
A 21h30, la séance est pliée. Un homme résume: «C'était à 80% pour Mégret. Tout le monde réclame