Les Verts ressortent les banderoles. La décision prise mercredi par
le gouvernement de réaliser deux laboratoires d'enfouissement des déchets nucléaires leur est restée en travers de la gorge. Denis Baupin, proche de Dominique Voynet, qui a quitté le ministère pour devenir porte-parole du mouvement écologiste, attaque: «Depuis dix-huit mois, c'est la pire des agressions contre les Verts. En tant que parti politique, nous avons à réagir, fort, là-dessus.» La direction du mouvement propose d'ailleurs de lancer une pétition nationale contre la décision; de se doter de tous les moyens juridiques pour la contester (ils ont pour cela, dans leurs rangs, quelques procéduriers des plus tatillons) et d'en faire l'un des axes de la campagne européenne, puisque la France est aujourd'hui bien seule sur le quasi-tout-nucléaire. Daniel Cohn-Bendit ne demande que ça.
Le conseiller technique de la ministre, Bernard Laponche, avait été prié de venir. Un peu de pédagogie pour désinfecter la plaie. Il a donc expliqué qu'en quelques mois, de réunions en réunions au sein du gouvernement, l'empreinte du ministère de l'Environnement s'est accentuée et que Dominique Voynet, sans avoir pu inverser le cours des choses, n'est pas ressortie sans rien.
Lorsqu'il aborde la question du deuxième laboratoire, dont le site est encore à trouver, certains militants ricanent et suggèrent: «A Dole!» Chez la ministre" Puisqu'elle devra mettre sa signature au bas du document qui créera officiellement les laboratoires