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Libération

Révision de la Constitution sur la parité hommes-femmes

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Même la droite entonne le chabadabada. Une large majorité de députés devrait voter le texte.
publié le 15 décembre 1998 à 19h48

C'est le vote de la bonne conscience. L'Assemblée nationale devrait approuver cette nuit à une écrasante majorité l'article unique du projet de loi constitutionnelle sur la parité entre les hommes et les femmes dans la vie publique. Il ne devrait y avoir que quelques esprits chagrins, à droite ­ deux à l'UDF, une poignée au RPR, quelques abstentionnistes à Démocratie libérale ­, pour dénoncer un texte qui a reçu l'onction présidentielle, révision de la Constitution oblige. Ainsi, après deux mois de débordements lors de la discussion sur le Pacs, l'opposition peut-elle se racheter une conduite dans la catégorie «grands débats de société», en accordant à l'opinion publique ce que celle-ci réclame à longueur de sondages: un geste en faveur de la parité dans un pays qui, avec moins de 11% de députées, fut longtemps la lanterne rouge de l'Europe.

Mauvais genre. Il est vrai que s'opposer à la rédaction actuelle du texte («La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions»), ou sa version amendée par la commission des lois de l'Assemblée («La loi détermine les conditions dans lesquelles est organisé l'égal accès"»), pourrait faire mauvais genre auprès d'électeurs dont la moitié sont des électrices. En fait, cette révision minimale de la loi fondamentale, d'où le mot même de «parité» a été évacué, n'a qu'un but: autoriser les «discriminations positives» en faveur des femmes sans risquer la censure du Conseil constitutionnel, qui les avait