Cette année, Lionel Jospin s'est hâté pour faire «un effort
exceptionnel». Même si le «mouvement des chômeurs ne prend pas exactement les mêmes proportions que l'année dernière», le Premier ministre «pense que ce n'est pas une raison pour ne pas agir». Hier matin, sur RTL, il a annoncé une revalorisation de 3%, avec effet rétroactif depuis le 1er janvier 1998, pour le RMI, l'allocation spécifique de solidarité (ASS) ainsi que l'allocation d'insertion (AI). Trois minima sociaux avec lesquels vivent 1,6 million de foyers. «Voilà l'effort que nous faisons, de façon libre, sans qu'il y ait une pression excessive pour prendre en compte la situation de ces hommes et de ces femmes, qui doivent, eux aussi, avoir leur part de la croissance», a-t-il ajouté. Il en coûtera 2,5 milliards de francs à l'Etat. En échange, le gouvernement espère éviter un conflit-bis. La méthode est nouvelle: Lionel Jospin, qui a tiré les leçons de l'année dernière, veut percer l'abcès plus tôt. «Il y a là l'idée qu'on n'est pas sourds», s'est félicité Robert Hue (PCF). Averti depuis septembre d'un probable redémarrage du mou-vement des chômeurs, le gouvernement a accéléré la mise en place de la loi contre les exclusions (commissions d'urgence dans les départements, cumul emploi allocation"). Le ministère de l'Emploi s'est employé à répandre le message «il y a de l'argent, de quoi répondre à la demande». Et la consigne de ne pas laisser les chômeurs s'installer dans les antennes Assedic a été suivie au pied