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Libération

Les députés font le tour des limites de la parité. Assemblée féminisée pour la première lecture du texte.

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publié le 16 décembre 1998 à 16h39

Quatre femmes ministres au banc du gouvernement ­ Elisabeth Guigou,

Martine Aubry, Ségolène Royal et Nicole Péry ­, une Assemblée exceptionnellement féminisée, où Edouard Balladur (RPR, Paris) se repérait très aisément au milieu de tailleurs colorés, des tribunes du public occupées par quelques grandes figures du féminisme, comme Gisèle Halimi ou la sociologue Françoise Gaspard. Il était facile de deviner, hier, que le débat portait sur la parité hommes-femmes dans la vie publique.

D'abord, l'examen, en fin d'après-midi, du projet de loi constitutionnelle qui stipule en son article unique: «La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions.» La ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, a justifié l'existence et les limites du texte, d'où le terme «parité» a soigneusement été exclu, sous la haute vigilance de l'Elysée, au profit de celui d'«égalité».

«Le texte se range dans la catégorie de ceux qui veulent promouvoir un mouvement, une démarche, dont la justification est l'objectif de parité», a plaidé la garde des Sceaux. Une façon élégante d'expliquer qu'il ne changeait pas grand-chose sans être pour autant inutile. Si le texte plagie le principe de l'égalité des droits qui, somme toute, figure déjà dans le préambule de la Constitution de 1946, cette révision constitutionnelle permettra désormais au législateur de «prendre des mesures en faveur des femmes». Lesquelles? Puisque «la parité a évidemment vocation à s'inscrire dans les faits aux élection