Au lendemain de l'annonce de la revalorisation de trois minima
sociaux par Lionel Jospin (3% pour le RMI, l'allocation spécifique de solidarité et l'allocation d'insertion), les associations de chômeurs cherchent à rebondir, en insistant sur la précarité. «S'ils ont obtenu 178 millions à Marseille, il n'y a pas de raison qu'ailleurs il n'y ait rien», déclare Claire Villiers (AC!). Hier, la mobilisation a pourtant été maigre.
Après négociations, une centaine de chômeurs ont été reçus symboliquement dans le musée de Caen Mémorial pour la paix. Auparavant, ils avaient évacué, après ultimatum des forces de l'ordre, les locaux de l'Union patronale de Basse-Normandie. Présent sur place, François Desanti, secrétaire général des comités CGT, a qualifié d'«aumône» l'annonce du Premier ministre. «On est dans une dynamique de succès. Il n'y a aucune raison de s'arrêter.»
A Marseille, 2 000 à 3 000 personnes ont manifesté hier à l'appel des comités CGT et de AC!, avec le renfort d'autres villes du département. Mais le mouvement se cherche. Entre le relèvement des minima et la prime offerte dans les Bouches-du-Rhône par le conseil général, à majorité socialiste, les «pauvres rebelles» se sont vu couper l'herbe sous le pied: on a bien octroyé à certains d'entre eux la prime de Noël qu'ils réclament. «Souvenez-vous l'an passé, à pareille époque: Kouchner parlait de la prime comme d'un gadget, et Aubry nous disait manipulés. Or, cette année, après à peine une semaine de conflit, Jospin est ob