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Libération

Quand l'Alliance se déchire sur le cas Millon. Récit des divisions autour de la prochaine élection du président de Rhône-Alpes.

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publié le 17 décembre 1998 à 16h44

L'Alliance se surpasse dans l'impuissance. Le RPR, l'UDF et

Démocratie libérale sont incapables de se mettre d'accord ni sur la stratégie à adopter en Rhône-Alpes pour la nouvelle élection du président après l'invalidation de Charles Millon, ni sur le nom de celui qui pourrait lui succéder. Récit d'une bataille qui déchire la droite.

Lundi 7 décembre, Philippe Séguin, François Bayrou et Alain Madelin sont reçus à l'Elysée. Chirac leur demande de trouver une solution pour faire battre Millon et empêcher que la région bascule à gauche: «Il faut tout faire pour qu'elle reste à l'opposition.» Séguin et Madelin ont déjà leur petite idée: Pierre Gascon, le doyen d'âge DL, proche de Millon. La récente condamnation qui lui a été infligée par le tribunal correctionnel de Grenoble pour avoir fourni un emploi fictif à l'un des adjoints d'Alain Carignon, ancien maire de Grenoble, ne les dérange pas plus que ça. François Bayrou fait la tête. Le chef de l'Etat ne commente pas.

Ambiance houleuse. La crise qui sévit au FN booste le RPR et DL, persuadés que le moment est venu de déboulonner Millon. Lundi, fort de sa réélection à la tête du RPR, Philippe Séguin convoque ses huit conseillers régionaux anti-Millon et six autres, qui, eux, soutiennent le président invalidé. L'ambiance est houleuse. Le patron des gaullistes, épaulé par Nicolas Sarkozy, explique: Millon est grillé, s'il se présente, il va faire passer la gauche. Avec Madelin, il veut, en outre, absolument éviter un président élu avec