Treize jours après le conseil national où leur conflit a éclaté au
grand jour, Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret se retrouvent pour la première fois ensemble aujourd'hui au Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca). S'éviteront-ils ou s'affronteront-ils? En attendant leur rupture définitive (d'abord mercredi prochain avec l'exclusion de Mégret du FN, puis le 24 janvier avec le congrès qui portera sur les fonts baptismaux la nouvelle formation de l'ex-numéro deux), ils continuent à se disputer sans pitié le magot. En particulier, l'argent, la presse et les gros bras. Dernier inventaire avant séparation de biens.
Le nom. Dépositaire de l'étiquette FN dès 1972, Le Pen veut en interdire l'usage aux mégrétistes. Sa fille, Marine, responsable du service juridique du parti, dite «la Policière du Paquebot» (surnom du siège du FN), les menace de poursuites. «Rien n'appartient à Le Pen en son nom propre, tout est à l'association!», réplique Serge Martinez, «le félon, pas l'autre». Décidés à placer leur congrès sous le nom de Front National, les mégrétistes pousseront la querelle jusqu'aux tribunaux. Quant au logo, la flamme tricolore n'a été déposée qu'en 1990 au moment où Mégret déposait, lui, le nom «la Flamme», titre d'un de ses ouvrages. Rien n'est simple" «Le Front historique, c'est eux, le Front réel, c'est nous, tout le problème est maintenant de savoir qui est le Front légal», résume Mégret.
L'argent. Outre l'impact électoral, la guerre du nom recèle d'importants e