Menu
Libération
Interview

Les sondeurs applaudissent les juges. La justice a remis en cause l'interdiction de publier des sondages la semaine précédant les scrutins.

Article réservé aux abonnés
par Valérie ROUSSEAU
publié le 21 décembre 1998 à 17h04

Il est interdit d'interdire. Et le précepte vaut pour la publication

des sondages la semaine qui précède les scrutins, si l'on en croit le tribunal correctionnel de Paris. Celui-ci a estimé, la semaine dernière, que certains articles de la loi de juillet 1977 qui interdisaient cette publication sont incompatibles avec la Déclaration européenne des droits de l'homme en matière de circulation de l'information sur le territoire européen. Ce jugement devrait donc permettre à l'avenir la publication des enquêtes d'opinion jusqu'à la veille des élections, et ce dès les prochaines européennes. Cela aura-t-il un effet sur le comportement des électeurs? Réponse des sondeurs.

Stéphane Rozès, de CSA Opinion «Un atout sur le plan démocratique»

«Cette décision est un atout sur le plan démocratique car, jusqu'à présent, seuls avaient accès aux sondages ceux qui avaient les moyens. La diffusion des sondages va avoir pour effet de mettre un terme à la diffusion des rumeurs lancées par certains et reprises de bonne foi par d'autres. Elle a aussi un avantage de météorologie: auparavant, les gens entraient dans l'isoloir avec les résultats de la semaine précédente; or, les sondages dits «sortie des urnes» montrent qu'une partie des électeurs se détermine dans les derniers jours précédant le scrutin. La publication à la veille des élections permettra d'aller voter avec une vision plus proche de la réalité. Quant à l'influence des sondages sur les électeurs, elle est toute relative: les Français ne