La réforme du mode de scrutin et du fonctionnement des conseils
régionaux, examinée en lecture définitive aujourd'hui à l'Assemblée, agace la droite jusqu'à l'Elysée. Dans son discours de Rennes sur la modernisation de la vie publique, le 5 décembre, le chef de l'Etat avait appelé de ses voeux un mode de scrutin qui, certes, donne de la stabilité aux conseils régionaux, mais exclue toute «manoeuvre ou arrière-pensée politicienne». Dopés par les propos chiraquiens, les sénateurs décidaient quelques jours plus tard de jouer le pourrissement sur ce texte et dénonçaient une «machine de guerre politique et électoraliste» (Paul Girod, UDF). Bras de fer. La mauvaise humeur sénatoriale aura été de courte durée. La semaine dernière, la Haute Assemblée, un moment tentée par l'obstruction, s'est finalement contentée de modifier en profondeur le texte voté par l'Assemblée le 20 novembre. Pour ramener à de meilleures dispositions des sénateurs soucieux de ne pas écourter leurs congés de Noël, le gouvernement les avait prévenus que leur vote sur le texte permettant la ratification d'Amsterdam n'interviendrait qu'après celui sur les régions.
Depuis le mois de juin, cette réforme qui a un temps divisé la majorité plurielle est l'objet d'un bras de fer gauche-droite. Car l'opposition, qui fustige un projet «inique», a sorti les calculettes: selon ses projections, et en l'état actuel du rapport de force politique du pays, elle ne conserverait que trois à cinq présidences de région. Prime