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Libération

Simone, un bon tuyau mais trop de filles.

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La mère maquerelle se croyait protégée par la police, qui a fini par la lâcher.
publié le 23 décembre 1998 à 17h24

Simone, 70 ans, mère maquerelle de la rue Saint-Denis, à Paris, a eu tort de se croire protégée à 100% par «les condés». Elle a plongé pour proxénétisme au mois de novembre, et n'a pas été libérée. Demande rejetée. L'ex-prostituée a pourtant livré un tuyau en béton à la police judiciaire (PJ), en juin 1997: les noms des tueurs de Catherine Choukroun, une gardienne de la paix de 27 ans (chargée de la surveillance d'un radar) abattue sur le périphérique en 1991.

Meurtre gratuit ou vengeance de chauffard? La brigade criminelle s'était jurée d'élucider la mort de leur collègue parisienne: 150 pistes à tiroirs (dont celle de 4 000 malades mentaux) ont été explorées, 480 automobilistes flashés en excès de vitesse la nuit des faits ont été retrouvés, et 20 000 Peugeot 205 noires (la voiture que l'on avait cru voir sur les lieux) contrôlées. En vain. La rumeur ramenait sans cesse la Crim' vers les rues chaudes de la capitale.

Six ans d'énigme. Ce service pilote du 36, quai des Orfèvres, qui travaille toujours sur le passé, ne gère pas d'indics, utiles pour les affaires à venir. C'est la Mondaine (brigade de répression du proxénétisme) qui a des «langues de putes» dans ce milieu, telle la vieille Simone, pilier de la rue Saint-Denis, au jus de tous les petits secrets et gros ragots. Faute d'indice matériel, la criminelle se rabat sur les indics du coin. La clé de six années d'énigme, c'est Simone qui l'a donnée.

Nom de guerre. Aziz, alias «Jacky», 36 an