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Libération

Croissance, inflation, dépenses: les trois Grâces de DSK. Délicat exercice d'équilibre pour le budget 1999.

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publié le 24 décembre 1998 à 17h30

Le glissement sémantique est révélateur. De l'aveu de Dominique

Strauss-Kahn, les hypothèses qui ont présidé à l'élaboration du budget 1999 tiennent désormais moins de la «prévision» que de la «cible». Du «rêve», aurait dit tout autre que le ministre de l'Economie. «Le gouvernement est désormais sur un mode incantatoire», analyse le sénateur UDF Jean Arthuis, le prédécesseur de Strauss-Kahn à Bercy.

Sur le terrain économique, Lionel Jospin a réussi, jusqu'ici, un parcours sans faute. Et ce, alors qu'Alain Juppé à Matignon jugeait la tâche impossible. Dix-huit mois après son arrivée aux commandes, le Premier ministre a bouclé le triangle magique: réduire le déficit budgétaire pour entrer dans les clous de Maastricht, alléger la pression fiscale, tout en menant une politique volontariste de dépenses publiques pour soutenir dans un même élan la croissance et l'emploi. Ce tour de force tient sans doute aux talents de Jospin et de son ministre des Finances. Mais il doit plus encore à un allié de taille qu'il a trouvé en arrivant aux affaires: la croissance. Que celle-ci vienne à fléchir sous l'effet des conséquences de la crise asiatique et le budget 1999 pourrait en souffrir et avec lui la stratégie du «mi-mi» jospinien: satisfaire la majorité plurielle sans quitter pour autant le chemin aride tracé par le pacte de stabilité.

Raisonnable. La croissance était bien là en 1998, et le gouvernement la pensait solidement ancrée. Il a donc tablé sur un chiffre de 2,7% du PIB en 1999. Seul