L'affaire semble entendue. Même si l'atmosphère est délétère sous les ors du Conseil constitutionnel, l'institution fonctionne. Mais gare! Au moindre élément nouveau, par exemple le renvoi de Roland Dumas devant le tribunal correctionnel, «ça peut basculer», prévient un des neuf «sages». La solidarité touche à ses limites. Mais, dans le sérail, chut! Personne ne parle à découvert. L'ambiance est celle d'une fin de règne.
L'ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand a toujours su jouer de son charme. «Courtois sans être cynique», estime un conseiller constitutionnel. Ses collègues l'attestent. ça ne suffit plus. Aujourd'hui, ils sont divisés. Selon différents «pointages», trois ou quatre d'entre eux seraient maintenant convaincus qu'une issue honorable doit être rapidement trouvée. Deux autres seraient inflexibles pour maintenir leur fidélité toute mitterrandienne à Roland Dumas. Les autres hésitent. «Il n'y a pas de sale ambiance. Tout baigne», assure un conseiller. «L'ambiance est très lourde», contredit un autre, expliquant que les déjeuners hebdomadaires réunissant dans un climat convivial l'ensemble des juges constitutionnels autour de leur président sont boudés par quelques-uns. Dans les dîners du Tout-Paris, les conseillers sont assaillis de questions. Roland Dumas est pourtant inébranlable. Démissionner? «Pas question», a-t-il juré au début du mois dans l'hebdo Marianne. Plus solennellement, il répétait, quelques jours auparavant, son refus de quitt