Les déboires de l'un font le bonheur de l'autre. En vacances à La
Réunion, Le Pen s'est réjoui du sondage CSA-Opinion, publié hier par Libération, qui lui attribue 10% des intentions de vote aux européennes, contre 4% à Bruno Mégret. «Ça ne me pose aucun problème mais ça pose un gros problème à ceux qui ne feront pas 5%, car ça leur coûtera 30 millions de francs», a ironisé le président du FN, en faisant allusion au seuil au-dessous duquel l'Etat ne rembourse pas les frais de campagne. «Les dissidents en politique n'ont aucune chance», a-t-il asséné, sûr que sa base lui reste «fidèle à 95%». «Les putschs politiques sont comme les putschs militaires: ou ça réussit dans les 48 heures, ou c'est fini. Et ça n'a pas réussi», a-t-il conclu.
«Irréaliste». Le «putschiste», lui, fait grise mine. Dans un communiqué, Mégret a dénoncé «l'exploitation» d'un sondage qu'il qualifie bizarrement de «tendancieux» et auquel il n'attribue «aucune signification». Et alors que Le Pen a accusé une nouvelle fois Mégret de bénéficier du «soutien de l'Elysée», son ex-lieutenant a répliqué que «les commentateurs qui tirent des conséquences définitives d'un sondage aussi irréaliste montrent simplement que, dans cette crise, l'établissement a fait le choix de Jean-Marie Le Pen qu'il considère comme un adversaire moins dangereux».
Alors que le mégrétiste Serge Martinez a annoncé qu'il déposerait aujourd'hui au siège du FN la «première vague» des 14 000 signatures de militants réclamant un congrès fixé le 2