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Libération

L'affaire Bertholle agite la Martinique. Trop zélé, le directeur du travail a été rappelé.

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publié le 29 décembre 1998 à 17h53

Martine Aubry a-t-elle mis le pied sur un oursin martiniquais?

Depuis deux semaines, le département d'outre-mer (DOM), déjà paralysé par la grève des ouvriers agricoles des bananeraies, ne bruisse que de «l'affaire Bertholle». Depuis dix jours, Jacques Bertholle, le directeur régional du travail et de l'emploi, est «dispensé d'assumer ses fonctions» par le ministère de Travail. En vacances forcées à 57 ans, en attendant que la ministre Martine Aubry prononce, probablement la semaine prochaine, sa «mutation dans l'intérêt du service». Un départ annoncé qui met en émoi syndicalistes et élus martiniquais. Jusqu'au député de Seine-Saint-Denis, le communiste François Assensi qui interpelle, par une question écrite, Martine Aubry.

Médiateur. C'est que Jacques Bertholle est une figure. Dès son arrivée en 1991, il se distingue par son zèle. «Il a rompu avec une tradition coloniale de laisser-faire en matière de droit du travail», explique un syndicaliste de la CGTM, l'équivalent martiniquais de la CGT. De fait, il est souvent appelé comme médiateur dans les conflits sociaux. Le dernier en date lui a permis de «libérer» en novembre les vacanciers du Club Med, empêchés de quitter leur camp par des salariés en grève. Cela lui attire des ennemis dans les milieux patronaux qui lui reprochent son «manque d'impartialité». Le conflit est particulièrement aigu avec le secrétaire général de l'Union patronale locale, qui l'accuse publiquement de «vouloir prendre les entreprises en défaut», de «t