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Pour filer droit, la Droite s'octroie une charte. Inspiré par le protestantisme, le texte installe un contre-pouvoir au sein du parti de Millon.

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publié le 30 décembre 1998 à 17h58

Le très catholique Charles Millon tente de se refaire une virginité

politique en se drapant dans les habits du protestantisme. Curieusement, c'est dans la culture protestante qu'il a puisé son inspiration pour doter son mouvement la Droite d'une charte de douze articles censés garantir transparence et démocratie au sein de son mouvement. Si d'autres formations, par exemple le RPR, se sont dotés eux aussi de chartes, la Droite innove en y associant un conseil de gouvernance, extérieur au mouvement, jouant le rôle de contre-pouvoir absolu ­ du moins en théorie. C'est un spécialiste de la pensée protestante, Pierre-Patrick Kaltenbach, défenseur de la transparence dans le monde associatif, magistrat à la Cour des comptes et président des Associations familiales de France (membres de la Fédération protestante), qui est l'un des principaux instigateurs de cette initiative.

Manquements. «Dans un parti, comme dans toute association, il faut un texte fondateur qui soit la référence incontournable, une forme de transcendance indispensable à toute libération. De toute façon, ce sera la transparence ou le FN», explique Pierre-Patrick Kaltenbach, dont l'ambition n'est rien moins que de «changer la pratique politicienne». D'inspiration «droitdel'hommiste», la charte, rédigée par Charles Millon lui-même, évoque sans surprise l'«égalité de la personne en dignité», la «possibilité pour le citoyen de vérifier l'usage des deniers publics» et la «Nation qui délègue à l'autorité européenne les r