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Libération

Les médecins peuvent-ils faire grève en skiant?Martine Aubry diligente une enquête pour mesurer l'ampleur du mouvement.

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publié le 31 décembre 1998 à 18h06

Ça ne s'appelle pas une grève, mais un «report des soins». Une

opération «embêtante pour le gouvernement», car elle démontre que les médecins «sont très déterminés», si l'on en croit Christian Le Goff, président de la branche des médecins spécialistes de la CSMF, principale organisation syndicale. Depuis l'entrée en vigueur de cette simili-grève des soins (hors cas d'urgence) décidée entre Noël et jour de l'an, les syndicats organisateurs poussent des cris de triomphe. «L'opération Megève» est une «réussite», clame la Fédération des médecins de France, en reprenant le surnom ironique donné au mouvement par Gilles Johanet, le directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), qui voyait surtout dans ce mouvement l'occasion pour les médecins d'aller slalomer sur les pistes de ski" De fait, traditionnellement, un tiers des praticiens prennent du repos durant cette période. Le hic, c'est que personne, pas plus les syndicats que la Cnam, n'est aujourd'hui capable de mesurer l'impact de cette fermeture des cabinets destinée à protester contre la maîtrise des dépenses de santé voulue par le gouvernement. Il faudra attendre un hypothétique pointage de la Cnam en janvier ou février. Pour l'heure, la bataille se déroule donc à coups de communiqués. Mouvement «exceptionnellement bien suivi» d'un côté, «aucun problème de soins» de l'autre. Ces dernières quarante-huit heures, le ministère de Martine Aubry a néanmoins discrètement diligenté une enquête pour en avoir le coeur net