Oubliée la dissolution. Pour le président de la République, qui
présente ses voeux ce soir aux Français, la période de deuil est finie. Le chef de l'Etat, qui, en cette fin d'année, plane dans les sondages, ne pense plus maintenant qu'à une chose: la reconquête, à l'horizon 2000. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'il inscrit cette longue période de voeux qui tombe en même temps que l'arrivée de l'euro, dont il s'est fait le chantre. Pendant près de deux semaines, il va pouvoir reprendre et développer les thèmes avancés à Rennes, le 4 décembre, devant le parlement régional de Bretagne. Une façon à la fois de coller et de prendre ses distances avec Lionel Jospin qui est aux commandes. De jouer sur tous les tableaux de la cohabitation tout en étant en phase avec sa campagne présidentielle de 1995.
«Proximité». Dans la petite panoplie du candidat, Jacques Chirac appelle de ses «voeux» une «modernisation de la vie publique». Ce qui lui permet de piétiner allégrement les plates-bandes du Premier ministre qui a multiplié les projets de loi dans ce domaine. Parallèlement, le chef de l'Etat insiste tout particulièrement sur la notion de «proximité»: double avantage. Elle lui permet d'apparaître comme «proche des gens» et de critiquer la gestion gouvernementale sur laquelle il n'a aucune prise. «Les solutions ne viendront pas seulement des politiques nationales, mais aussi et peut-être surtout d'une libération des initiatives locales», a-t-il observé en Bretagne, avant de décliner