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Libération

Pasqua: bonne année la droite divisée. En se présentant aux européennes, il gêne à la fois Chirac et Séguin.

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publié le 4 janvier 1999 à 23h23

Charles Pasqua commence l'année par un pied de nez. A Jacques Chirac

et à Philippe Séguin. En annonçant, le 1er janvier, jour de baptême de l'euro, son intention de présenter une liste aux européennes de juin, le sénateur des Hauts-de-Seine ouvre les hostilités à droite. Et fragilise d'autant la stratégie de reconquête du chef de l'Etat, accusé d'avoir «dérogé à l'esprit des institutions de la Ve République» pour avoir refusé un référendum sur le ratification du traité d'Amsterdam.

L'attaque est rude. En concentrant ses critiques sur Jacques Chirac, en lui déniant toute étiquette gaulliste, Charles Pasqua peut afficher ses «convictions», se démarquer. Et partir seul. Aux autres de le suivre. Le pari est risqué. Mais en rupture de ban à 71 ans, l'ancien ministre de l'Intérieur doit cogner fort pour être entendu et «ratisser le plus large possible». Pas seulement à droite. Mais aussi à gauche. Depuis des mois, il a multiplié les appels du pied en direction des chevènementistes et de tous «républicains de l'autre bord» qui ont «sur la souveraineté nationale, sur la place de la France en Europe et dans le monde les mêmes sentiments» que lui. Si cette tactique a pu porter ses fruits lors du référendum de Maastricht, combat finalement binaire où le oui l'a emporté de peu, il est peu probable qu'elle soit rentable dans le cadre des européennes, où tous les partis sont obligés de présenter leurs propres listes pour se compter et exister. Conditions. Certes, Charles Pasqua peut toujou