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Libération

Santé. Couverture reprisée pour les démunis. Les mutuelles signent un accord du bout des lèvres.

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publié le 6 janvier 1999 à 23h26

Il aura fallu le forceps pour que les mutuelles s'engagent. Hier,

«après s'être bien écharpée» pendant trois heures, selon l'expression d'un participant, la Mutualité française réunie en conseil d'administration extraordinaire s'est décidée à participer à la mise en oeuvre de la couverture maladie universelle (CMU), une promesse électorale de Lionel Jospin destinée à assurer l'accès aux soins pour tous. Sur les 82 personnes présentes autour de la table, 71 se sont prononcées pour mandater le président Jean-Pierre Davant «à conclure un accord avec le gouvernement». Neuf étaient contre, deux se sont abstenues.

Sitôt sorti de la salle, Jean-Pierre Davant s'est précipité sur le téléphone pour annoncer la nouvelle à Martine Aubry. Mais cet accord obtenu à l'arraché, sans enthousiasme excessif et assorti de conditions, arrive un peu tard" Il n'est pas sûr que cette participation soit adoubée par le gouvernement, tant les débats ont été tendus. Parmi les contestataires au projet, les mutuelles des fonctionnaires, et, notamment, la MGEN (Mutuelle générale de l'éducation nationale), dont le poids est non négligeable, refusent de prendre en charge ce qui doit, à leurs yeux, relever de la seule solidarité nationale, et donc de l'Etat.

5 milliards. A la fin du mois, la ministre de la Solidarité devrait annoncer la forme définitive que revêtira la CMU. Mais, selon Matignon, le projet de loi ne passera pas en Conseil des ministres avant la deuxième moitié de février. Promis à l'automne, en d