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Libération

L'islam, le fantôme qui hante l'Elysée. Faute de représentant consensuel, les musulmans étaient absents aux voeux.

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publié le 7 janvier 1999 à 23h27

Absent aux voeux de l'Elysée, le Conseil supérieur représentatif des

musulmans de France ­ rattaché à la Mosquée de Paris ­ s'indigne et parle d'«une exclusion vécue comme une humiliation». Une mise à l'écart confirmée par le recteur de la Mosquée, Dalil Boubakeur, qui se plaint de ne «jamais obtenir de réponse à ses demandes de rencontres avec les ministres». Irrecevable sous les lambris de la République, la Mosquée de Paris est surtout devenue, au fil des ans, la bête noire de la communauté musulmane, qui la juge, entre autres, trop inféodée au pouvoir algérien, incapable de s'ériger en phare culturel et marquée par un certain affairisme" Cinq millions. Entre les responsables religieux, le dialogue oecuménique entre chrétiens, juifs et musulmans est devenu une pratique courante et fructueuse. Les autorités républicaines, en revanche, peinent à officialiser l'islam, pourtant deuxième religion en France avec près de cinq millions de personnes. Symbole récurrent de ce désarroi: aucun représentant de la communauté musulmane n'a été invité hier à la cérémonie des voeux des autorités religieuses au président de la République. Il en va de même depuis que Jacques Chirac s'est installé à l'Elysée, où l'on semble avoir entériné la situation actuelle de non-représentativité de l'islam de France.

«Dans la mesure où personne n'émerge comme représentant reconnu par tous, nous campons sur nos positions, malheureusement. Certains peuvent toujours s'autoproclamer représentants. Nous constato