Le vicomte est susceptible. Boudé par Charles Pasqua, qui, afin de
«ratisser large», ne l'a pas attendu pour se lancer dans la bataille des européennes dès le 1er janvier, Philippe de Villiers s'est rattrapé, hier. Après avoir annoncé qu'il allait entrer en campagne le 18 janvier (jour où se réunit le Congrès à Versailles pour adopter la réforme constitutionnelle préalable à la ratification du traité d'Amsterdam) avec son «équipe», le président du Mouvement pour la France a envoyé quelques oeillades à l'ancien ministre. «Quand il aura fini son marché aux aromates de gauche et qu'il n'aura trouvé dans son Caddie que des deuxièmes couteaux de gauche ou des troisièmes poireaux, nous lui dirons: Charles, il y aura toujours une soupe à la maison.» Villiers a donné «naturellement raison» à «la posture gaullienne» de Pasqua, tout en l'égratignant: «Quand il appelle à figurer sur sa liste des personnalités de gauche, d'anciens d'extrême gauche, d'anciens staliniens, c'est une position marketing ["] Ce détour stratégique est trop subtil pour nous ["]. Il vaut mieux avoir avec soi des gens de sensibilité de droite qu'Anicet Le Pors (ancien ministre communiste, ndlr), qui ne viendra pas.» D'ailleurs, il ne désespère pas qu'à l'approche de l'échéance «chacun retrouve sa chacunière», et que sa démarche et celle du sénateur RPR finissent par «se fondre et se confondre». Pour lui, ces européennes se résument à un affrontement entre «les souverainistes de droite» et la «gauche jospino-Cohn-B