Le soulagement de Robert Hue n'a d'égal que la déception des
patrons. C'est un projet de loi expurgé de sa disposition la plus polémique que présentera mercredi le ministre de la Recherche, Claude Allègre: l'allégement de la fiscalité sur les stock-options, jackpots pour hauts dirigeants, n'est plus d'actualité. Inquiet de la gronde que ce projet suscite à gauche et notamment au PCF, Lionel Jospin a décidé jeudi de faire machine arrière.
Officiellement pourtant, seules des raisons juridiques expliquent ce recul: le Conseil d'Etat a en effet fait savoir qu'il était souhaitable de dissocier la partie fiscale du reste du projet, qui prévoit de resserrer les liens entre chercheurs et entreprises. Bercy ne s'estime pas battu. «La rédaction définitive du texte se fera après une concertation menée sous l'égide du ministre des Finances et sera adoptée dans l'année», assure l'entourage de Dominique Strauss-Kahn qui ne renonce donc pas à «mettre en place un cadre fiscal sur les stock-options plus prévisible et plus simple». Simple contretemps, donc.
Un entêtement inspiré par la Silicon Valley. DSK en est convaincu, le développement de «start-up» françaises, ces PME dynamiques fortement créatrices d'emplois, passe par l'amélioration de leur environnement fiscal. Or, ces entreprises, jeunes et souvent fauchées, doivent recourir aux stock-options pour conserver leurs cadres, assurés de faire fortune en cas de succès. Seulement voilà, la première version du dispositif (imposition moindre des