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Libération

Chevènement matraque Cohn-Bendit. Il s'en est pris à l'«anarchiste mercantiliste».

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publié le 11 janvier 1999 à 23h29

La résurrection de Jean-Pierre Chevènement a atteint hier soir les

voies cathodiques. «Revenu à [son] établi», le ministre de l'Intérieur était l'invité de l'émission Public sur TF1. Il a aussitôt trouvé un adversaire pour se remettre à l'ouvrage: Daniel Cohn- Bendit. Aux yeux de Chevènement, cet «élément de déstabilisation de la majorité plurielle» n'a qu'un «mérite»: celui «d'être combattu». Jugeant que les Verts ont commis un «aveu de faiblesse» en allant le «chercher en Allemagne pour faire des voix», l'ancien maire de Belfort s'est dit exaspéré par son «conformisme». «Il est passé de l'anarchisme au libéralisme, c'est un peu le représentant des élites mondialisées ("), un partisan de l'anarchisme mercantiliste, c'est-à-dire ceux qui voient dans le marché la ruse anarchiste de l'Histoire», a asséné Chevènement. Ironisant sur l'«euphorie prématurée» de ceux qui ont salué l'arrivée de l'euro, Chevènement a snobé les clins d'oeil de ces «républicains de l'autre rive» que Charles Pasqua mène dans sa croisade antieuropéenne: «Sa démarche est méritoire là où il se situe, mais il aurait tort de se prendre pour le général de Gaulle. On ne rassemble pas aussi facilement. Le 18 juin n'est pas à la portée de tout le monde.» Partisan d'une liste commune PS-PCF-MDC-PRG, il n'a pas exclu, au cas où cette union ne se réaliserait pas, de tenter un remake de 1994 en menant une liste du Mouvement des citoyens, laquelle n'avait recueilli que 2,5% des voix il y a cinq ans.

Inflexible av