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Libération

Les foyers Sonacotra se muent en maisons de retraite

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Arrivés dans les années 60-70, de nombreux travailleurs immigrés y demeurent toujours.
publié le 11 janvier 1999 à 23h29

Le 16 décembre dernier, Cheriffi, avait rendez-vous chez son cardiologue. Depuis une dizaine d'années, cet ancien travailleur immigré de 75 ans vit grâce à un pacemaker qui nécessite tous les six mois un examen de contrôle. Pour sa retraite, il avait prévu de rentrer définitivement au Maroc où il a toute sa famille. Mais ses soucis de santé l'obligent à faire deux allers-retours par an. Lorsqu'il revient en France, il loge au foyer Sonacotra des Grésillons, à Gennevilliers. Il y a habité pendant de longues années lorsqu'il travaillait «dans les usines Chausson». Aujourd'hui il y réside quelques mois par an, quand il vient «pour le coeur».

Navette. Comme lui, une trentaine d'autres retraités font la navette entre la France et leur pays d'origine: pour se faire soigner, toucher leur retraite, ou plus simplement retrouver des amis. Ce besoin d'hébergement temporaire a amené la Sonacotra à mettre en place un système de logement à temps partagé: une seule chambre accueille cinq personnes. «Les gens nous donnent leurs dates de séjour. Certains ne restent qu'une ou deux semaines. Juste le temps de régler leurs problèmes. D'autres séjournent jusqu'à trois mois», dit Christian Bergon, responsable des foyers du secteur de Gennevilliers, qui a mis en place la rotation. Les retraités y trouvent leur compte puisque, au lieu d'acquitter un loyer plein (1 825 F par mois), ils ne payent qu'une somme forfaitaire mensuelle de 300 F chacun. Lancé d'abord de façon expérimentale